Fils unique de parents immigrés algériens et né à Paris, Farid Chopel passe une enfance relativement heureuse malgré l’absence de son père et l’arrestation de son beau-père qui est chef de réseau FLN. Elevé par sa mère et sa grand-mère, il ambitionne tout d’abord de devenir médecin, jusqu’à ce qu’il découvre le théâtre au lycée. Servi par un physique atypique et une énergie hors normes, le jeune Chopel fait ses débuts dans le théâtre gestuel expérimental avec la troupe "Laïla", puis les évènements s’enchainent rapidement. A la fin des années 1970, il devient auteur et interprète de plusieurs spectacles célèbres qu’il jouera tout au long de sa carrière et un peu partout dans le monde, dont "Chopélia", "Les Aviateurs" et "Le cri de la girafe". Icône des 80's, Farid Chopel est avant tout un homme de scène. Ce qui ne l'empêche pas de répondre présent à l'appel du septième art. Ainsi, Tony Gatlif lui offre son premier rôle sur grand écran dans Les Princes, aux côtés de Gérard Darmon et le metteur en scène lui-même. S’en suivent plusieurs personnages secondaires mais marquants sous la houlette de prestigieux réalisateurs, tels Bertrand Blier (La Femme de mon pote, 1983), Denis Amar (L'Addition, 1984), Gérard Oury (La Vengeance du serpent à plumes, id.), Josiane Balasko (Sac de noeuds, id.) et Agnès Varda (Jane B. par Agnès V., 1987). Au milieu des années 1980, sa carrière - scénique et cinématographique - est à son apogée. Evoluant en permanence dans le monde la nuit et accumulant les spectacles et autres prestations publicitaires et cinématographiques avec un rythme effréné, Farid Chopel entame une longue descente aux enfers à l’orée des années 1990. La raison : sa forte dépendance à la drogue et l’alcool. Son addiction est telle qu’il n’est plus en mesure de travailler. Il effectue plusieurs passages en cure de désintoxication, et est même condamné pour avoir tué son chien en le jetant contre un mur (un acte en disant long sur son état). Il parvient à sortir de cet enfer au début des années 2000, notamment grâce à l’aide de sa compagne Brigitte Morel. Il revient même sur scène grâce à un one man show apprécié ("Le Pont du milieu") et publie son autobiographie ("Farid Chopel - Et je danse encore"). Mais les conséquences de toutes ces années passées dans l’excès le rattrapent vite : le comédien meurt en 2008 d’un cancer foudroyant, peu de temps après la sortie de l’émouvant Un si beau voyage de Khaled Ghorbal, son dernier film.